mercredi 25 avril 2012

Ecrire: un acte redouté par nos étudiants

Peur,hésitation,doute, voilà les sentiments que déclenche le mot "écrire" chez beaucoup d'étudiants qui, sous l'emprise de ces émotions, ont abandonné depuis longtemps leurs plumes.


Ce qu'on obtient, ce sont des jeunes qui vivent dans l'ignorance de leurs potentialités ,car écrire c'est également se découvrir!

Ainsi, si l'expression écrite répond à un besoin vital chez l'homme, celle-ci est presque absente de leurs pratiques quotidiennes. J'ose dire que ces étudiants souffrent d'un manque d' "identité" particulière, d'une marque grâce à laquelle on peut les différencier. Tous leurs désirs, expériences, intérêts, visions du monde extérieur...Tout ce qui leur permet de se connaître est voilé parce qu'ils redoutent l'acte d' écrire.

Résultats :des profils d'une grande compétence technique ternie par une pâleur de la personnalité.

Largement dépassés par les évènements, ils refusent de les apprivoiser. En fait, ils ne savent pas qu'écrire, c'est dans une certaine mesure, dominer.

D'où vient cette "phobie" d'écriture?

L'unique raison, celle qui domine toutes les autres: c'est la peur.

La peur de commettre des erreurs liées à la langue
La peur de ne pas produire: le mythe de l'inspiration
La peur de ne pas donner la plus belle tournure: besoin de perfection
La peur du regard de l'autre: on croit qu'il nous épie lorsque nous écrivons
La peur de se livrer, de se dénuder: peur de trahison

En gros, la peur de revivre les mêmes souffrances d'antan. Pour certains étudiants, le fantôme du stylo rouge est toujours présent, le claquement de la sentence dévastatrice résonne encore dans leurs oreilles: "vous écrivez mal parce que vous ne lisez pas assez!".

Or, jamais l'écriture n'a été l'apanage des grands lecteurs. Des personnes dévores des centaines de livres et sont incapable de produire un texte correcte. D'autres lisent juste l'essentiel et produisent des livres incroyables.

A mon sens, ce qui fait la différence entre les deux, c'est que les deuxième ont compris l'utilité de l'écriture comme moyen d'expression et de communication. Pendant leurs lectures, ils s'intéressent à la fois au contenu et à la forme de ce contenu. Ils savent que l'écriture doit s'installer dans des conditions communicatives pour qu'elle aie un sens positif pour eux et pour les autres.

Pour que nos étudiants modifient leur rapport à l'écriture un "coaching écriture" est de l'ordre des priorités. Je crois que nous devons commencer d'abord par agir sur cette peur qui bloque avant de leur faire apprendre à rédiger un écrit professionnel.


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